L'humanité versus Zyklon B : L'ambiguïté du choix de Kurt Gerstein

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2002

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Florent Brayard, « L'humanité versus Zyklon B : L'ambiguïté du choix de Kurt Gerstein », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, ID : 10670/1.mvxmf4


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Si le concept d’humanité est violemment rejeté par les théoriciens du nazisme, une plus grande humanité dans les violences pratiquées peut être recherchée par les nazis, pour le bénéfice des bourreaux essentiellement. La question est néanmoins posée de la souffrance des victimes, jusque dans le choix, pour la mise à mort des Juifs dans les chambres à gaz, entre monoxyde de carbone et Zyklon B, entre Zyklon B avec irritant ou sans. L’étude du cas du lieutenant SS Kurt Gerstein, témoin de l’assassinat par le gaz de convois de juifs au camp de Belzec en août 1942, témoigne de l’ambiguïté des choix d’un homme face à des actes négateurs d’humanité : d’une part, placé du côté des bourreaux il est forcément complice, de l’autre, horrifié et décidé à avertir les autorités religieuses et alliées du crime du génocide, il se montre épris d’humanité. Même ambiguïté dans le choix technique pour tenter d’« humaniser » la mort des victimes – dans un contexte d’inhumanité absolue – par la modification de la composition du Zyklon B pour les camps d’Auschwitz et de Maïdanek. Au final, reste une interrogation en suspens sur la maîtrise de l’acteur face à l’action auquel il participe et son pouvoir d’influencer le cours des choses.

While the concept of humanity was violently rejected by the Nazi theoreticians, there was a question of more humanity in the violence perpetrated, essentially for the torturers’ benefit. The issue of the suffering of the victims was broached concerning the killing of the Jews in the gas chambers in the choice between carbon monoxide and Zyklon B, between Zyklon B with or without an irritant. Studying the case of Lieutenant SS Kurt Gerstein, who was witness to the assassination by gas of convoys of Jews to the Belzec camp in August 1942, shows the ambiguity of a man’s choices faced with acts of negation of humanity. On the side of the torturers, he was necessarily party to it ; on the other, horrified and determined to warn the religious authorities and allies of the crime of genocide, he showed himself possessed of humanity. The same ambiguity can be seen in the technical choice of trying to “humanize” the death of the victims in a context of absolute inhumanity by the change in Zyklon B’s composition for the Auschwitz and Maïdanek camps. The question hovers over the actor’s choice faced with an action he participates in and his power to influence it.

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