La légitimité de l’« État-famille » ? Le culte des ancêtres et les fondements de la lignée unique à l’ère Meiji

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2021

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Yusuke Inenaga, « La légitimité de l’« État-famille » ? Le culte des ancêtres et les fondements de la lignée unique à l’ère Meiji », Revue d’histoire du XIXe siècle, ID : 10670/1.mygmuz


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Cette étude vise à analyser les assises théologico-politiques de l’État japonais à l’ère Meiji (1868-1912). Ce type de gouvernance a été construit, d’une part, par héritage mythologique de la sacralité ancestrale et, d’autre part, par importation d’institutions juridico-politiques inspirées de l’Occident. Si l’État Meiji est institutionnellement considéré comme l’un des modèles d’État laïc qui applique une technologie centralisatrice offrant la liberté de culte aux religions reconnues par la Constitution, en revanche, la fidélité de l’empereur à la déesse du soleil relativise son apparente rationalité. Cette gouvernance a été mobilisée pour établir le cadre national des croyances et des normes sociales : elle visait la dédifférenciation du politique, du religieux et du moral. Le recours aux mœurs ancestrales a participé de la légitimation de l’« État-famille », qui entrave la liberté de conscience individuelle.

This study aims to analyze the theological-political foundations of the Japanese state during Meiji era (1868-1912). This type of governance was built, on the one hand, from a mythological inheritance of the ancestral sacred and, on the other hand, from the importation of legal-political institutions inspired by the West. If the Meiji State is institutionally considered as one of the models of the secular state which applies a centralizing technology allowing the freedom of cult to the religions recognized by the Constitution, the faithfulness of the emperor to the goddess of the sun dose relativize its apparent rationality. This governance was mobilized to establish a national framework of beliefs and social norms that aimed to de-differentiating politics, religion and morality. The recourse to ancestral mores has contributed to legitimate the “family-state”, which impedes the individual freedom of conscience.

Ziel dieser Studie ist die Analyse der theologisch-politischen Grundlagen des japanischen Staates in der Meiji-Ära (1868-1912). Diese Art des Regierens resultierte einerseits aus dem mythologischen Erbe der Ahnenheiligkeit und andererseits aus dem Import von rechtlich-politischen Institutionen, die vom Westen inspiriert waren. Während der Meiji-Staat institutionell als eines der Modelle eines säkularen Staates gilt, der mit der Anwendung einer zentralisierten Technologie den verfassungsmäßig anerkannten Religionen freie Religionsausübung gestattete, relativierte die Treue des Kaisers zur Sonnengöttin die scheinbare Rationalität des Staates. Diese Herrschaft wurde zur Etablierung eines nationalen Rahmens an Glaubensvorstellungen und sozialen Normen mobilisiert: Sie zielte auf die Entdifferenzierung des Politischen, des Religiösen und des Moralischen. Der Rückgriff auf überlieferte Sitten trug dazu bei, den „Familienstaat“ zu legitimieren, der die individuelle Gewissensfreiheit behinderte.

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