2001
Cairn
Fabian Fajnwaks, « Les limites de l'interprétation », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.myutm1
Dans l’additif que Freud rédigera en 1925 pour la viiie édition de L’Interprétation des rêves, « Les limites de l’interprétable », il introduit le fait que les rêves, ainsi que toute activité psychique (activité consciente, fantasmes, etc.) s’effectue au profit d’un « gain de plaisir » (Lust-gewinn). Si cette proposition n’est pas tout à fait nouvelle chez Freud, il est tout de même surprenant qu’au moment de considérer les limites de ce qu’on peut interpréter dans la cure, il aborde le problème que ce gain de plaisir suppose au niveau du psychisme. Cela découle de la reformulation de l’appareil psychique dans la seconde topique, et de la considération du ça pulsionnel, qui oblige le fondateur de la psychanalyse à reconsidérer la théorie de l’interprétation. Dans le commentaire de cet article, dans le contexte de sa théorisation des années soixante-dix, J. Lacan parlera d’un « Freud lacanien », en référence au fait d’ajouter aux mécanismes du fonctionnement de l’inconscient, condensation et déplacement, le « gain de plaisir » qu’ils produisent, ce que Lacan traduira par « gain de jouissance ». Il situera les conséquences cliniques de ces « limites », ce que Lacan propose de lire dans son acception mathématique, comme les limites d’une fonction.