2014
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Rémy Poignault, « La lettre dans la lettre. Affleurement de remarques sur l’épistolaire dans la correspondance de Fronton », MOM Éditions, ID : 10670/1.mzzuu4
Si on ne rencontre pas à proprement parler de théorie de la lettre chez Fronton, l’épistolier fournit de manière diffuse dans sa correspondance des informations sur ses conceptions en la matière. Ce qu’il dit de la lettre d’information révèle un souci de l’autre, les sentiments d’amitié jouant un rôle essentiel. Il établit un historique de la lettre de recommandation en rappelant un code, qu’il enfreint d’ailleurs, selon lequel ce type de lettre repose sur une amicitia. Il émet un jugement littéraire sur les lettres de Marc et de Verus et reconnaît en Cicéron un maître sans égal. Parmi les lettres officielles, il s’intéresse tout particulièrement aux lettres impériales comme expression de l’autorité et mode de gouvernement ; ainsi qu’à la correspondance entre le co-empereur Verus et le Sénat à propos des opérations militaires d’Orient. Il évoque aussi les usages concernant la longueur ou la fréquence de la correspondance, développant le paradoxe que leur rareté peut être un témoignage d’affection et d’égard pour quelqu’un de fort occupé. Il s’attache aussi aux difficultés qu’il peut y avoir à écrire des lettres : douleur physique, douleur morale, diplomatie sociale, excès de joie… Il souligne que la correspondance ne peut remplacer une rencontre véritable ; et, lui, dont la postérité n’a conservé que quelques lettres et seulement d’infimes bribes de discours, montre ses réticences à l’égard de l’épistolaire.