Deux habitantes des quartiers Chabourlet et Monplaisir racontent leurs expériences de l'inondation survenue à Arles en 2003

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Crue du Rhône et inondation à Arles, décembre 2003 : témoignages de sinistrés

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Jean-Marc Mariottini et al., « Deux habitantes des quartiers Chabourlet et Monplaisir racontent leurs expériences de l'inondation survenue à Arles en 2003 », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.n16ny9


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La première informatrice commence l'entretien, puis il s'entrecroise avec celui de Cécile Mineff. La première informatrice, qui vivait dans le quartier Monplaisir, a été avertie de l'inondation par un appel téléphonique de son fils. Elle a eu 1m20 d'eau dans son garage et 90cm dans sa maison. Elle et deux de ses enfants ont vécu douze jours à l'étage de sa villa alors que son rez-de-chaussée baignait dans l'eau. Toutes les affaires de cet étage ont été perdues. Dès le dimanche, des bénévoles de la mairie de Salin-de-Giraud leur ont apporté de la nourriture. L'eau est arrivée chez elle très vite car elle est passée par deux côtés: la rocade et l'avenue de Stalingrad. L'électricité était coupée mais elle avait une cuisinière à gaz et des lampes à pétrole. Son fils s'est levé une nuit, ce qui a fait fuir des voleurs qui arrivaient. Il y a eu beaucoup de boue dans sa maison. Personne de son quartier n'avait connu d'inondation à cet endroit. Par prudence, elle avait déplacé ses voitures dans le quartier Griffeuille. Bien que sa famille soit originaire d'Arles depuis de nombreuses générations, l'informatrice n'a pas d'attachement particulier au Rhône. Il fait partie de la vie quotidienne de cette ville et ne devient un lieu de promenade pour elle que lorsqu'il est en crue. La seconde informatrice, Cécile Mineff, habitait l'avenue de Stalingrad lors de l'inondation. Dans sa maison, il y a eu 1m d'eau. Elle est arrivée dans un premier temps par les égouts. Lorsque l'eau est vraiment montée, l'informatrice et sa famille se sont réfugiées dans une pièce du premier étage. L'eau est d'abord entrée chez elle par le sol et les toilettes, puis par les portes. Contrairement à la première informatrice qui est restée chez elle, la seconde s'est faite évacuée le lendemain matin par les pompiers. Elle a perdu beaucoup d'affaires. L'eau était très froide et très sale. Ce qui l'a beaucoup impressionnée, c'est le silence absolu qui régnait. Elle et sa famille ont été hébergées par une de ses amies pendant quinze jours. Elle aussi originaire d'Arles, n'a jamais connu d'inondation comme celle-ci et, d'ordinaire, lorsque le Rhône déborde, le quartier inondé en premier est La-Roquette, car c'est une cuvette. Le quartier des informatrices était un marais asséché. Toutes les zones se trouvant hors de l'enceinte des remparts d'Arles sont inondables. Dans sa jeunesse, elle et ses soeurs se baignaient dans le Rhône et son oncle y faisait des joutes. Pour elle, ce fleuve fait partie de la tradition camarguaise. Les deux informatrices sont d'accord sur le fait que ce qu'elles ont perdu de plus cher sont les photographies. Lorsque l'eau est partie, tout était sale et la seconde informatrice a retrouvé des objets étrangers chez elle, comme une roue de tracteur, et, inversement, certaines de ses affaires sont parties chez ses voisins. D'après les deux informatrices, le Rhône en crue est très beau et aller le voir à ce moment-là est devenu une sorte de tradition chez les Arlésiens. L'entraide entre les gens s'est plutôt faite quand tout était sec, notamment pour nettoyer ou pour donner des vêtements.

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