2018
Cairn
Georges Koutzakiotis, « Le réseau consulaire français dans l’Archipel (1679-1718) », Études Balkaniques, ID : 10670/1.n31ee1
La région de l’Égée et de la mer Ionienne a constitué l’espace dans lequel, dès le xviie siècle, se sont développés des réseaux consulaires, dont le plus dense et étendu était celui de la France. Dans le cas de la France également, les xvie et xviie siècles ont été déterminants quant à la formation de l’institution consulaire, puisque les consuls ont été transformés progressivement, d’agents commerciaux qu’ils étaient, en agents royaux. L’ancienneté et la densité des consulats français sur les côtes et les îles de l’Égée et de la mer Ionienne font indubitablement de cette région un champ privilégié d’observation de la formation de l’institution consulaire. Cependant, l’historiographie ne s’est pas encore attachée à l’étude approfondie de la fonction de cette institution dans cette région. Cela lui permettrait pourtant de souligner certaines questions qui ne sont pas révélées par le seul examen des grandes Échelles de la Méditerranée orientale et de l’Afrique du Nord : a) la nomination d’autorités consulaires par l’ambassadeur à Constantinople dès le dernier quart du xviie siècle ; b) la nomination de vice-consuls par les sous-fermiers des consulats lorsque tous les consulats du Levant et de Barbarie avaient été affermés par la Compagnie de la Méditerranée (1685-1689) ; c) la juridiction de l’ambassadeur à Constantinople mais aussi en territoire vénitien ; d) l’existence de consulats ayant juridiction sur des territoires différents (ottoman et vénitien). Quoi qu’il en soit, cette polymorphie de l’institution consulaire dans l’Archipel exprime la plasticité de l’institution, qui s’adaptait aux particularités géographiques, géopolitiques et culturelles de chaque région et qui s’accordait aux conjonctures économiques de chaque époque.