2013
Cairn
Laurence Hardy, « De la toiletteuse au thanatopracteur. De l'inversion du genre a la refonte du sens », Études sur la mort, ID : 10670/1.n3m0xf
Jusque dans les années 1975-1980, la toilette mortuaire est pratiquée par la toiletteuse aidée de quelques femmes. Il s’agit d’un rite d’entrée orienté vers le défunt qui ouvrait à son accession à la vie éternelle. La valeur symbolique de la dernière toilette du corps est donc très forte. Progressivement, du fait de la médicalisation de la maladie puis de la mort, la toiletteuse est remplacée par le thanatopracteur, spécialiste des soins de conservation, qui n’intervient plus seulement autour du corps mais dans le corps. Il s’agit ici d’un professionnel rémunéré qui, à la suite d’une formation, est autorisé à exercer. Le sens de la toilette est alors inversé : il s’agit d’une dernière « re-présentation » voire d’un rite de sortie.