2022
Cairn
Samia Langar, « Les pratiques artistiques entre reconnaissance et émancipation. Trajets d’artistes, de la rue à la scène internationale », Le Télémaque, ID : 10670/1.nb8t5x
L’émancipation de tous par l’art relève d’une belle utopie politique, mais ne saurait être autre chose qu’un horizon. L’art et le choix de l’art relèvent d’un régime de singularité. Cependant, n’ont-ils pas valeur d’exemple ? La figure emblématisée du danseur de hip-hop, descendant de l’immigration postcoloniale, passant de la rue, du « quartier », au parvis de l’opéra puis à la scène elle-même l’illustre. Chez ceux qui ont accédé à la pleine reconnaissance en tant qu’artistes, leur parcours, leur propos et le travail de biographisation auquel ils donnent lieu se formulent dans le langage de l’émancipation. Il convient dès lors d’interroger l’articulation entre la reconnaissance, reconnaissance de leurs contributions dans la sphère de la reconnaissance réciproque par excellence selon Axel Honneth, la sphère sociale et culturelle, et l’émancipation par l’art. Il convient aussi de s’interroger sur le choix de la danse comme voie émancipatrice. On peut y voir le choix du mouvement libre, du mouvement comme finalité sans fin, mouvement au cœur de la modernité chorégraphique selon Jacques Rancière et manifestation de l’autonomie de l’art.