Impératrices et abbesses : les dominae imperiales ottoniennes (Xe -XIe siècle)

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2021

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Justine Audebrand, « Impératrices et abbesses : les dominae imperiales ottoniennes (Xe -XIe siècle) », Clio. Femmes, Genre, Histoire, ID : 10670/1.neji1i


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À la fin du xe siècle, en Germanie ottonienne, dans des circonstances politiques particulières, se développe une nouvelle forme de pouvoir au féminin, qui ne se restreint plus aux seules souveraines. Les filles et sœurs d’empereurs, en particulier Mathilde, abbesse de Quedlinburg, puis Sophie, moniale à Gandersheim, et Adélaïde, moniale à Quedlinburg, participent activement au gouvernement et à la représentation impériale du pouvoir. Elles peuvent exercer la régence et reçoivent de nouveaux titres, comme celui de dominae imperiales, qui leur est accordé par l’autrice des Annales de Quedlinburg, formidable miroir du pouvoir de ces femmes à l’aube du xie siècle. Cette nouvelle configuration témoigne de l’intégration pleine et entière des femmes à la dynastie ottonienne, qui se pense dans son ensemble comme dynastie souveraine.

At the end of the tenth century, in Ottonian Germany, in particular political circumstances, a new form of feminine power developed: it was no longer confined to queens. The daughters and sisters of emperors, especially Mathilde, abbess of Quedlinburg, followed by Sophia of Gandersheim and Adelaide of Quedlinburg, actively participated in government and in the imperial representation of power. They were able to exercise regency and they received new titles, such as dominae imperiales, conferred on them by the female author of the Annals of Quedlinburg, which is a remarkable reflection of the power of these women at the beginning of the eleventh century. This new configuration exemplifies the full integration of women into the Ottonian dynasty, which depicted itself as a sovereign dynasty.

A finales del siglo  x, en la Germania otoniana, en circunstancias políticas particulares, se desarrolló una nueva forma de poder femenino, que ya no se limitaba a las soberanas. Las hijas y hermanas de los emperadores, en particular Matilde, abadesa de Quedlinburgo, luego Sofía, monja en Gandersheim, y Adelaida, monja en Quedlinburgo, tomaron parte activa en el gobierno y en la representación imperial del poder. Podían ejercer la regencia y recibían nuevos títulos, como el de dominae imperiales, que les concedió el autor de los Anales de Quedlinburgo, un formidable espejo del poder de estas mujeres en los albores del siglo xi. Esta nueva configuración atestigua la plena integración de las mujeres en la dinastía otoniana, que se consideraba una dinastía soberana.

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