2007
Cairn
Céline Bayou, « Les nouveaux États membres : facilitateurs ou entraves à la relation UE-Russie ? », Géoéconomie, ID : 10670/1.nh1yz0
Suite aux récents élargissements de l’Union européenne, la présence en son sein de Nouveaux États Membres (NEM) amenés par les contraintes de la géographie et de l’histoire à entretenir depuis longtemps une relation étroite avec Moscou a forcément des incidences sur le partenariat russo-européen. À travers quelques exemples récents, on constate l’ambivalence des postures de chacun des acteurs d’une relation qui se révèle de plus en plus souvent « à géométrie variable ».Les NEM, au nom de leur expérience privilégiée du dialogue avec Moscou, revendiquent à la fois le rôle de facilitateurs de la relation russo-européenne et celui d’entraves à un rapprochement qu’ils soupçonnent souvent d’être le fruit d’une manipulation de la part du Kremlin. Bruxelles et les anciens États membres oscillent entre tentatives d’élaboration de politiques communes et tentations de recours au bilatéralisme : il s’agit à la fois de « parler d’une seule voix », notamment pour répondre à l’exigence de solidarité européenne mise en avant par les NEM, et de préserver certains intérêts particuliers, d’autant plus saillants que le nombre de pays membres s’accroît. La Russie de Poutine, enfin, souffle le chaud et le froid, organisant les manifestations de méfiance ou s’efforçant de les faire taire, afin à la fois d’asseoir sa puissance et de convaincre qu’une Russie forte n’est pas nécessairement une Russie menaçante.Si les désaccords parfois constatés au sein de l’UE ne se résument pas à un clivage Nouveaux/Anciens États membres, il semble toutefois que la Russie soit un des sujets sur lesquels cette dichotomie se révèle le mieux.