2013
Cairn
Entre 1654 et 1658, le libraire Augustin Courbé publie quatre poèmes héroïques : Alaric ou Rome vaincue de Scudéry, La Pucelle ou la France délivrée de Chapelain, Clovis ou la France chrétienne de Desmarets de Saint-Sorlin et une deuxième édition du Saint Louis ou la couronne reconquise de Le Moyne. Ces textes soumettent leurs héros à de nombreuses visions miraculeuses ou prophétiques, proposent à leurs lecteurs des ekphrasis ou des images textuelles, commentent cette rhétorique de l’image dans leur paratexte et sont tous richement illustrés. Il s’agit ici d’étudier ces usages divers du voir dans les poèmes héroïques des années 1650 en posant la question de leurs enjeux politiques. Quelle est la place de la vision dans la démarche de célébration du pouvoir et de construction d’une identité nationale portée par ces textes ? Comment élaborent-ils une efficacité politique de la vision et, à travers elle, du plaisir esthétique ?