2020
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Mohamed Gharbi, « Tiques traversant la Mare nostrum, quels risques ? », Bulletin de l'Académie Vétérinaire de France, ID : 10.4267/2042/70868
Le bassin méditerranéen est une région du monde densément peuplée depuis plusieurs siècles qui connaît actuellement d’importants changements sur plusieurs plans : économique, démographique, écologique et climatique... Ces changements ont causé des modifications, voire des bouleversements, de l’épidémiologie de plusieurs maladies humaines et animales. L’épidémiologie des infections transmises par les tiques a été particulièrement modifiée dans cette région, notamment du fait de la capacité adaptative des tiques qui ont envahi plusieurs nouveaux biotopes. Les oiseaux migrateurs représentent la source la plus importante des tiques exotiques dans le bassin méditerranéen. En effet, une grande biomasse d’avifaune migratrice traverse la mer Méditerranée via trois couloirs migratoires en important des tiques mais aussi des agents pathogènes transmis par les tiques qui peuvent par la suite s’installer dans de nouvelles régions géographiques. De nombreux cas d’introductions de tiques et d’agents pathogènes transmis par les tiques par des oiseaux ont été rapportés par plusieurs auteurs ce qui prouve que ce risque est élevé et persistant dans le temps. La mise en place d’un système d’épidémio-surveillance regroupant des acarologues européens, africains et ouest-asiatiques permettrait de garantir une meilleure surveillance de la faune ixodidienne transportée par l’avifaune migratrice et de communiquer sur les risques inhérents à l’introduction de nouvelles espèces de tiques et d’agents pathogènes transmis par les tiques.