2019
Cairn
Charlotte Guichard, « Palettes et tableaux : des laboratoires de la couleur ? », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.nna10f
Intense objet de réflexion pour les peintres, la couleur fut redéfinie aux confins de la physique de la lumière, de la chimie des pigments et de la théorie de l’art tout au long du 18e siècle. Dans cet article, le tableau est envisagé à la manière d’une « trading zone » (P. Galison), un laboratoire où les différentes conceptions de couleurs furent mises à l’épreuve. En s’affranchissant notamment, avant le moment romantique, des théories du clair-obscur, certains peintres comme François Boucher utilisèrent une nouvelle palette et expérimentèrent un jeu nouveau sur la distribution des lumières et des ombres dans le tableau. À l’horizon de notre réflexion, émerge l’idée que les peintres des Lumières furent pleinement engagés dans les innovations optiques, chimiques et esthétiques qui transformèrent les usages de la couleur dans les arts visuels autour de 1800.