L’entreprise d’État : une institution au cœur de la RDA

Fiche du document

Date

2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn



Citer ce document

Emmanuel Droit, « L’entreprise d’État : une institution au cœur de la RDA », Entreprises et histoire, ID : 10670/1.nqq9ng


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

La question de la stabilité de la RDA est appréhendée dans le cadre de cet article à travers l’analyse des entreprises d’État. Depuis la fondation du régime de dictature socialiste en 1949, ces dernières ont joué un rôle central non seulement dans le champ économique mais également dans la vie quotidienne des citoyens est-allemands. L’analyse du mode de fonctionnement de cette zone-frontière entre l’État et la société permet de mieux comprendre comment ces entreprises ont contribué à façonner durant quatre décennies l’identité socio-professionnelle des Allemands de l’Est. L’approche micro-historique de l’article, qui s’appuie sur le cas de l’entreprise publique Zekiwa de Zeitz (en Saxe), spécialisée dans la production de poussettes et de landaus, permet de mieux saisir la complexité du « communisme au quotidien ». Inscrite dans un régime politique dénué de toute forme de légitimation démocratique, la société est-allemande était en effet centrée sur l’entreprise : celle-ci n’était pas seulement une unité de production soumise à l’économie de pénurie, mais un lieu multifonctionnel de redistribution de ressources sociales, de mobilisation politico-idéologique et d’encadrement des loisirs. Dans une entreprise comme Zekiwa, composée majoritairement d’ouvrières supervisées par des cadres intermédiaires et supérieurs masculins, la classe ouvrière était capable de s’arranger avec les attentes politiques et idéologiques du régime. Le recours au quant à soi était ainsi un élément clé permettant d’expliquer la stabilité de la RDA.

This article casts a critical light on the stability of the East German dictatorship by focusing on state companies. Since 1949, these publicly owned factories were central not only to the overall economic system but also to the everyday routine of East German citizens. For four decades, they shaped the socio-professional identity of millions of East German citizens. Using a micro-historical perspective and focusing on Zekiwa, a factory in Zeitz (Saxony) specializing in the production of strollers, this article highlights the complex reality of communism. Companies like Zekiwa represent ideal “border areas” between state and society that were essential elements of the social-political experiences of communism at grassroots level. Lacking political legitimacy, the GDR developed a special form of society centered around state companies that operated as more than simply production sites in the context of shortages. They also represented a form of redistribution of social resources, ideological training, control and mobilization. In a company like Zekiwa, the working class, mostly composed of women under the supervision of male managers and foremen, was able to come to micro-arrangements with the local authorities of the company. This use of the sense of self was one of the keys to the everyday stability of the GDR.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en