2014
Cairn
Claire Bouyre, « Vivre et Aller sur la Lune en 1640 ? Les sciences du vivant dans le discours sur la pluralité des Mondes, à partir de l’œuvre de John Wilkins : The Discovery of a New World (1640) », Bulletin d’histoire et d’épistémologie des sciences de la vie, ID : 10670/1.nvg90o
Cet article traite de l’habitabilité de notre satellite et des moyens de s’y rendre en survivant au voyage, à partir de l’ouvrage de John Wilkins (1614-1672) The Discovery of a New World publié en 1640. Dans la première édition datant de 1638, l’auteur tente de montrer les similarités entre la Terre et la Lune grâce à une argumentation dialectique. Il s’appuie pour cela sur le modèle copernicien et sur les observations astronomiques de Galilée. À partir de ces similarités, Wilkins propose l’idée que la Lune abriterait des êtres vivants, les Sélénites. Mais il ne s’en tient pas là. Dans la troisième édition de son livre, en 1640, il affirme qu’un jour il sera peut-être possible d’atteindre la Lune et de commercer avec ses habitants. Pour défendre cette idée, Wilkins puise son argumentation dans les sciences du vivant. Ce ne sont plus Kepler ou Galilée qu’il convoque, mais des naturalistes tels que Rondelet ou Cardan. Loin d’être considérée comme fantaisiste, cette proposition sur le voyage lunaire inspirera d’autres réflexions naturalistes telles que la migration des oiseaux vers la Lune de Charles Morton.