La famille tyrannique et le maître ès normes

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2020

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Alberto Eiguer, « La famille tyrannique et le maître ès normes », Le Divan familial, ID : 10670/1.nz7ome


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Dans cet article l’auteur propose l’idée que la norme n’est pas tyrannique en soi, mais que le fonctionnement familial peut conduire à tyranniser au nom de la norme. Son porte-parole serait un maître ès normes, adulte ou enfant, donneur arbitraire de leçons, qui se fait valoir pour affirmer son emprise sur le groupe. En général, la norme ne prend pas source dans la punition, mais elle s’inspire de sentiments profonds, de la capacité d’empathie et de la réciprocité ; elle groupalise, crée du lien. Pour étayer son propos, l’auteur étudie la différence entre sociétés de la honte et de l’honneur et sociétés de la culpabilité, où prédominent des formes d’organisation familiale qui expriment respectivement des sentiments de honte ou de culpabilité lorsque leurs membres tendent à transgresser les normes. La tyrannie de la norme adopte des formes radicales dans le cadre de l’omnipotence parentale : une arrogance qui glisse vers l’ignorance de la valeur d’autrui. Le maître ès normes a besoin de public, d’adeptes, d’un groupe qui le suive. Il prêche que la dépendance envers les autres est loin d’être une qualité, plutôt un aveu de faiblesse, mais en vérité il est avide de présence. Dans le cas de la culture de la culpabilité, le sujet qui enfreint une norme se trouve face à lui-même et à sa famille ; il s’interroge sur ce que diraient les aïeuls et ancêtres, bien qu’il puisse se dire coupable pour des raisons mineures ou dénier l’intimité des tiers.

In this article the author suggests that family functioning can lead to domineering in the name of the norm, although the norm is not tyrannical per se. Its representative would be a master of norms – an arbitrary pontificator, whether adult or child – giving himself or herself importance in order to assert his or her hold on the group. The norm is not generally rooted in punishment, but informed by deep feelings, the ability to empathize, and reciprocity ; it gives form to the group, forges a bond. To support his thesis, the author studies the difference between culture of shame and honour and culture of guilt, in which forms of family structure expressing respectively feelings of shame or guilt prevail whenever members tend toward transgressing norms. The tyranny of the norm adopts radical forms within the scope of parental omnipotence : an arrogance that turns into ignoring the other’s value. The master of norms needs an audience, adepts, a following. He claims that the dependency towards others, far from being a quality, is an admission of weakness ; but he is in fact avid for others’ presence. In the case of the culture of guilt, the subject who contravenes a norm confronts himself and his family ; he wonders about what his ancestors would say, even if he can admit his guilt for some minor reasons or deny any third party intimacy.

En este artículo el autor propone la idea de que la norma no es tiránica per se, sino que el funcionamiento de la familia puede conducir a la tiranía en nombre de la norma. Su portavoz sería un maestro, adulto o niño, uno que da arbitrariamente lecciones, que afirma su dominio del grupo. En general, la norma no se origina en el castigo, sino que se basa en sentimientos profundos, la capacidad de empatía y reciprocidad ; agrupa, crea un vínculo. Para apoyar su punto de vista, el autor estudia la diferencia entre las sociedades de vergüenza y honor y las sociedades de culpa, donde predominan las formas de organización familiar que expresan sentimientos de vergüenza o culpa, respectivamente, cuando sus miembros tienden a violar las normas.La tiranía de la norma adopta formas radicales en el marco de la omnipotencia parental : una arrogancia que se desliza hacia la ignorancia del valor de los demás. El maestro de las normas necesita una audiencia, un seguidor, un grupo que lo siga. Predica que la dependencia de los demás está lejos de ser una cualidad, más bien una admisión de debilidad, pero en verdad está ansioso por la presencia. En el caso de la cultura de la culpa, el sujeto que viola una norma se enfrenta a sí mismo y a su familia ; se pregunta qué dirían los antepasados, aunque puede reclamar culpa por razones menores o negar la privacidad de terceros.

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