Des morts sans existence sociale ? : Morts et vivants chez les Gitans de Morote et de San Juan, Andalousie orientale 1996-2004

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2019

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Nathalie Manrique, « Des morts sans existence sociale ? : Morts et vivants chez les Gitans de Morote et de San Juan, Andalousie orientale 1996-2004 », L'Autre, ID : 10670/1.o2etud


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Pour les Gitans de Morote et de San Juan, la mort implique la mise en place d’une série d’actes visant à soustraire le défunt du monde des vivants. Toute sa vie sociale passée doit être effacée. Aucun support matériel et/ou mémoriel ayant appartenu au défunt ne doit subsister parmi les vivants sous peine de le retenir. Par conséquent, le corps doit être inhumé dans sa totalité. Les proches, ceux pour qui l’oubli est impossible et donc susceptibles de le retenir ou d’être appelés à le suivre, se doivent d’observer au mieux les règles de deuil.Le cimetière, loin de tous et peu fréquenté, devient l’unique lieu où s’exprime la douleur de la perte d’un être cher et, par la profusion de fleurs, statuettes religieuses, croix, etc., le seul espace où peut se matérialiser le souvenir. C’est également au cimetière que la frontière entre les vivants et les morts est ténue et où les morts peuvent circuler. Les précautions sont donc de mises afin de ne pas franchir le seuil du monde des trépassés.

For the Gypsies of Morote and San Juan, death implies the setting up of a series of acts aimed at removing the deceased from the world of the living. All his past social life must be erased. No material and/or memorial support that belonged to the deceased should survive among the living, otherwise he would be retained. Therefore, the body must be buried in its entirety. Relatives, those for whom forgetting is impossible and therefore that are likely to retain him or to follow him, must observe the rules of mourning as well as possible.The cemetery, far from everyone and little frequented, becomes the only place where the pain of the loss of a loved one is expressed and, through the profusion of flowers, religious statuettes, crosses, etc., the unique place where the memory can materialize. It is also in the cemetery that the border between the living and the dead is tenuous and where the dead can circulate. The precautions are therefore put in order not to cross the border of the world of the deceased.

Para los gitanos de Morote y San Juan, la muerte implica una serie de acciones para sacar a los difuntos del mundo de los vivos. Toda su vida social pasada debe ser borrada. Ningún material y / o soporte conmemorativo que perteneciera al difunto debe permanecer entre los vivos o de lo contrario se corre el riesgo de retenerlo. Por lo tanto, el cuerpo debe ser enterrado en su totalidad. Los parientes, aquellos para quienes el olvido es imposible y que podrían, por consiguiente, retener al difunto o tener la tentación de seguirlo en la muerte, deben seguir estrictamente las reglas del duelo.El cementerio, lejos de todo y poco frecuentado, se convierte en el único lugar donde se expresa el dolor de la pérdida de un ser querido y, por la profusión de flores, estatuillas religiosas, cruces, etc., el único espacio donde puede materializarse la memoria. Es también en el cementerio donde la frontera entre los vivos y los muertos se atenúa y donde los muertos pueden circular. Por lo tanto, las precauciones para no cruzar el umbral del mundo del difunto son importantes.

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