2021
Cairn
Olivier Ritz, « Entre recherche de la vérité et fabrique du consensus : l’historiographie de la Révolution en l’an III », Histoire de la justice, ID : 10670/1.o2w3gn
L’an iii n’est pas le principal moment de production de l’historiographie de la Révolution pendant la Révolution ; dans un premier temps, la recherche de vérités d’ordre judiciaire semble l’emporter sur la recherche d’une vérité historique. Ceux qui écrivent cette dernière sont exclus du jeu politique ou bien craignent de le devenir. Malgré leurs divergences, ils se présentent comme victimes ou porte-parole de victimes. Le consensus qui se dégage naît de là : tout le monde est d’accord pour condamner Robespierre et la terreur. Le rapport à la vérité de ces textes est cependant ambivalent : fondés en partie sur des mensonges ou des fantasmes, ils attachent une importance nouvelle à l’établissement de preuves historiques, par la publication de pièces justificatives. La vérité ainsi construite a été efficace : l’écriture de la « Terreur » comme repoussoir politique est un récit fondateur particulièrement puissant.