2013
Cairn
Joëlle Lenoir et al., « Les passages ouverts : La modernité oubliée de Paris capitale », Histoire urbaine, ID : 10670/1.oadf2h
Une lecture esthétisante des travaux de Walter Benjamin et de l’imposante masse de littérature dédiée à la « culture des boulevards », a fait des « galeries » et des « passages couverts », développés au cours de la première moitié du XIXe siècle dans les quartiers bourgeois, les icônes identitaires d’une nouvelle modernité parisienne. En intégrant directement les représentations d’une partie très minoritaire des élites contemporaines, de telles lectures ont contribué à effacer les autres réalités de la ville. Les plus nombreux « passages ouverts » multipliés au cours de la même période dans les quartiers populaires, sont les témoins d’une modernité tout aussi vivante et active mais, depuis, totalement oubliée. L’analyse approfondie des dynamiques démographiques, économiques et sociales qui précèdent et accompagnent l’ouverture d’un de ces passages, permet d’exhumer les traits caractéristiques de cette « autre modernité » : une transformation importante de l’espace local par la densification et la transformation de l’ancien bâti, le renouvellement des formes de production et de commercialisation, le développement de visions et de pratiques de la ville jusqu’alors inédites.