2005
Cairn
France Meslé, « Espérance de vie et mortalité aux âges élevés », Retraite et société, ID : 10670/1.odv308
À la fin du XXe siècle, les progrès de l’espérance de vie à la naissance ont pu se poursuivre grâce à une baisse spectaculaire de la mortalité au-delà de 70 ans. Amorcée dès les années cinquante chez les femmes, cette baisse bénéficie désormais également aux hommes. La réduction de la mortalité cardio-vasculaire est le principal moteur des progrès observés aux grands âges. L’évolution de nombreuses autres pathologies a toutefois joué un rôle important dans ces progrès. Ainsi, les succès remportés dans la lutte contre les maladies infectieuses respiratoires – y compris la grippe – ou la baisse de la mortalité par chutes accidentelles ont également concouru à la diminution des risques de décès aux âges avancés. Face à ces améliorations, un certain nombre de points noirs subsistent. En effet, on n’observe encore aucune réduction franche de la mortalité par tumeurs et le poids des démences séniles semble s’accroître. La France n’en figure pas moins dans les pays les mieux placés, juste derrière le Japon. La situation sanitaire des personnes âgées y apparaît meilleure que dans certains autres pays industriels, comme les États-Unis et les Pays-Bas, qui peinent à trouver les clés de la réduction de la mortalité aux très grands âges.