Poétique de l’errance et de l’altérité dans l’œuvre de Guy Viarre

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Cette étude propose une première entrée dans l’œuvre du poète français Guy Viarre (1971-2001). Souhaitant aborder le plus largement possible les ouvrages édités à ce jour, tout en proposant des réflexions plus resserrées, nécessaires à une lecture parfois complexe que les mots du poète suscitent, nous avons travaillé à restituer le lien notable entre plusieurs échelles : la donnée biographique, le placement dans un contexte littéraire donné (appelant les notions d’hétérodoxie et de contemporanéité) et dans une « communauté des amis » (la revue Moriturus). L’ambiguïté et la singularité de l’œuvre de Viarre, à la fois totale et brisée, inséparable d’un homme obsédé par la lettre, nous a amené à considérer un mouvement indéterminé et pour le moins énigmatique, allant de l’Un à l’Autre, du Tout au Rien, du singulier au partage ; un mouvement que nous avons tenté de mieux comprendre en lui attribuant les repères que sont l’altérité et l’errance. Au moyen d’outils théoriques que nous avons voulu les mieux aptes à réfléchir dans la proximité de l’œuvre et de l’homme, il est ici question entre autres choses de la force subjectivante du poème, de la phénoménologie à l’œuvre dans des textes appelant une grande vitalité, de l’importance du moriturus comme conception de la littérature, de la vie et de l’amitié, de la projection d’une obsession pour le langage dans des formes brèves, éclatées et denses. Autrement dit, il s’agit de mieux faire connaître une œuvre singulière qui, d’un trait unique, s’est écrite sans concession dans le pire.

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