Défendre l’élevage sans le savoir : Commentaire critique à propos de l’article de Nicolas Delon « L’animal d’élevage compagnon de travail. L’éthique des fables alimentaires »

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En ces temps de troubles dans nos relations aux animaux et face à l’aporie très embêtante à laquelle se heurtent les thuriféraires de la libération animale – à savoir comment libérer les animaux tout en continuant à vivre avec eux, ou plus précisément comment se débarrasser des vaches et garder les chiens –, il existe aujourd’hui une réponse opportune : le très pédagogique ouvrage Zoopolis de Donaldson et Kymlicka. Nicolas Delon, comme nombre de ses confrères, s’appuie sur cet ouvrage providentiel pour proposer une vie avec les animaux autre que celle que je suis supposée défendre. Je reprendrai trois de ses propositions témoignant des limites tragiques d’une argumentation qui prétend se passer du réel.

These are troubled times in our relationships with animals. A aporia that the thurifera of animal liberation are facing, and a rather annoying one, would be: How to liberate the animals while still living with them or, more precisely, how to get rid of cows and keep the dogs. To these questions, there is today a convenient response with Donaldson and Kymlicka’s highly educational book Zoopolis. Nicolas Delon, like many of his colleagues, relies on this providential book to propose a different life with animals than the one I am supposed to defend. I will deal with three of his thesis to illustrate the tragic limits of an argument that pretends to do without reality.