2008
Cairn
Renaud Baumert, « Carl Schmitt contre le parlementarisme weimarien : Quatorze ans de rhétorique réactionnaire », Revue française de science politique, ID : 10670/1.oj1i9s
Cette étude analyse les écrits weimariens de Carl Schmitt en utilisant les outils de la « rhétorique réactionnaire » développés par Albert O. Hirschman. L’antiparlementarisme et l’antilibéralisme du juriste allemand y apparaissent constants ; ce qui varie, en revanche, ce sont les formes que prend ce discours. Dans les premières années, Schmitt insista surtout sur les « effets pervers » du parlementarisme, affirmant qu’il aboutissait à des résultats contraires à ceux escomptés. Avec l’affaiblissement progressif du régime, Schmitt devint plus explicite et présenta le parlementarisme comme une « mise en péril » de la démocratie et, en dernier lieu, d’un État conçu sur un mode autoritaire et belliciste. Malgré ses dénégations ultérieures, Schmitt n’a jamais voulu sauver la République de Weimar, mais bien la subvertir.