2021
Cairn
Rabah Arezki et al., « La manne des ressources naturelles, l’investissement public optimal et la redistribution : le rôle de la productivité totale des facteurs et de la capacité de l’État », Revue d'économie du développement, ID : 10670/1.olpa51
Cet article analyse les décisions en vue d’un investissement public optimal dans les pays bénéficiant de la manne des ressources naturelles. Pour ce faire, une version augmentée du cadre théorique du modèle de revenu permanent est utilisée, l’investissement public étant confronté à des coûts d’ajustement qui tiennent compte de la capacité connexe de l’État ainsi que des transferts directs du gouvernement. L’une des principales hypothèses est que ces coûts d’ajustement augmentent proportionnellement à l’ampleur de la manne de ressources naturelles. Les principaux résultats du modèle analytique sont au nombre de trois. Premièrement, plus la manne de ressources naturelles est importante, plus le niveau de capital public est faible, mais plus le niveau de redistribution par le biais de transferts est élevé. Deuxièmement, la faiblesse des capacités de l’État réduit l’augmentation du capital public optimal consécutive à l’apparition de la manne de ressources naturelles. Troisièmement, une productivité totale des facteurs plus élevée dans le secteur hors ressources naturelles réduit le degré de désinvestissement dans le capital public imposé par une capacité étatique plus faible. L’extension de notre modèle de base permet d’« investir dans l’investissement » – c’est-à-dire l’investissement public dans la capacité de l’État – en endogénisant le coût d’ajustement de l’investissement public. Les résultats des simulations numériques suggèrent, entre autres, qu’un stock initial plus élevé de « savoir-faire » possédé par les pouvoirs publics conduit à un niveau plus élevé d’investissement public optimal à la suite de l’apparition de la manne de ressources naturelles. Les implications de ces conclusions en termes de politique sont examinées.Codes JEL: H4, H5, H6.