14 décembre 2021
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Erwan Vaissié, « Géographie culturelle du Paléolithique moyen récent dans le Massif central et ses marges : territoires, mobilités et systèmes techniques lithiques », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.otokvf
Le Massif central, en tant que zone de confluence de traditions techniques différenciées, apparait être un espace d’étude privilégié pour jauger la notion d’aire culturelle pour le Paléolithique moyen récent. D’un point de vue strictement géographique cet espace de moyenne montagne se situe entre plusieurs grands ensembles territoriaux livrant de nombreux gisement préhistoriques : à l’ouest le bassin Aquitain, à l’est la vallée du Rhône et au nord les ultimes extensions du bassin Parisien. Ces grands domaines, largement investis par la recherche préhistorique, possèdent chacun leurs propres spécificités de traditions techniques et le Massif central, enclavé entre ces différents territoires, livre un paysage Moustérien contrasté. Cette thèse s’intéresse à plusieurs gisements du Paléolithique moyen récent (125 à 40 ka) de ce vaste espace et s’inscrit dans une démarche d’analyse systémique des industries lithiques suivant une approche pétro-techno-économique. Elle se structure selon deux axes principaux : - la caractérisation des systèmes techniques lithiques des différents gisements étudiés qui permet d’appréhender les connaissances mises en jeu dans chaque système de production lithique, en identifiant les concepts, méthodes et techniques utilisés, et ainsi reconstruire une partie du système technique des groupes humains. Cette étape vise à accéder aux faits sociaux sous-jacents à la constitution des assemblages par la capacité des artefacts à exprimer une part des cultures (« culture matérielle ») et des traditions (techniques, transmises de génération en génération) propres à chaque individu et, par extension, au groupe et/ou à la société dans laquelle il évolue ; - la description des systèmes de mobilités et des stratégies d’approvisionnement des groupes via la caractérisation pétroarchéologique des matériaux, leurs modalités de circulation et de transferts. La diversité et l’étendu des contextes étudiés sont particulièrement favorables à ce genre de questionnement et ces données sont mobilisées dans une perspective d’appréhension de la structuration des territoires humains à différentes échelles spatiales et temporelles. La synthèse et l’intégration de ces approches, couplée à l’utilisation de méthodologie de modélisation de déplacement, permet de mettre en lumière une diversité insoupçonnée dans les modalités et les amplitudes de circulations pour les groupes du Paléolithique moyen. En conclusion, cette thèse propose de rediscuter les formes d’organisation spatiale des groupes de la fin du stade 5 / début du stade 4, et leur implication dans notre vision de l’articulation potentielles des territoires moustériens.