2015
Cairn
Jean-Michel Vivès, « La psychanalyse à l’écoute de Beckett », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.ozwzc5
Je me propose d’interroger les conditions qui permettent de valider l’usage de la psychanalyse pour aborder la littérature. Pour cela nous rappellerons les grands moments de ces tumultueuses liaisons et nous attarderons tout particulièrement sur l’ouvrage de Didier Anzieu : Beckett et le psychanalyste. Cet ouvrage est le travail psychanalytique le plus conséquent consacré à l’œuvre de Samuel Beckett et condense à lui seul les brillantes trouvailles et les impasses qui sont le lot de la « psychanalyse appliquée ». Dans un second temps, je tenterai, à partir de la provocante proposition de Pierre Bayard, d’appliquer la littérature Beckettienne à la psychanalyse pour montrer comment elle nous permet de penser certaines manifestations psychopathologiques de la voix dans le cadre du vieillissement. Pour cela, nous nous appuierons sur les nombreux textes de Beckett mettant en scène une voix (Cettefois, La dernière bande, Compagnie...), et nous nous attacherons à montrer comment s’y trouve décrit un régime particulier du circuit de la « pulsion invocante » non encore théorisé (le « s’entendre »), qui serait propre à la réminiscence rencontrée au cours du vieillissement pathologique.