2008
Cairn
Deborah Vietor-Engländer, « Arnold Zweig in Palästina », Études Germaniques, ID : 10670/1.p0p49n
Arnold Zweig arriva en Palestine en décembre 1933 et bien qu’il se présentât comme sioniste, il fut décu de ne pas être davantage reconnu et de ne pas se voir attribuer un plus grand rôle. Sa foi en un Etat bi-national judéo-arabe ne contribua pas vraiment à le rendre populaire. Il ne se sentait pas chez lui dans ce pays et la compagnie de ses amis et de ses compagnons d’exil écrivains lui manquait. À demi-aveugle, il était dans l’incapacité d’apprendre l’hébreu et il ne comprenait pas que cela pouvait constituer un problème en soi. Les autres considéraient que son mode de vie était dispendieux, alors qu’à ses propres yeux il vivait dans le dénuement. À partir du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, il dut renoncer à ses revenus réguliers, à ses voyages annuels en Europe ainsi qu’à ses échanges épistolaires. Cela ne fit qu’aggraver son isolement et l’amena à choisir ses nouveaux amis parmi des communistes anti-sionistes. Cela ne l’empêcha pas d’écrire ici trois de ses œuvres les plus importantes : Erziehung vor Verdun, Einsetzung eines Königs et Das Beil von Wandsbek. Il partit pour l’Europe après la proclamation de l’Etat d’Israël en 1948 et s’installa en RDA, mais refusa de condamner Israël en 1967, comme l’y enjoignaient les autorités de son nouveau pays.