2008
Cairn
François Gèze et al., « Algérie : l'impossible justice pour les victimes des « années de sang » », Mouvements, ID : 10670/1.p47kch
Après sept années d’une « sale guerre » (1992-1999) qui a fait quelque 200 000 morts, 20 000 « disparus » et provoqué le déplacement forcé de plus de 1,5 million de personnes, la violence perdure en Algérie, endeuillée en 2007 par des attentats suicides. La « loi de réconciliation nationale » mise en œuvre par le régime en février 2006, loin de pacifier le pays, a surtout fait fonction d’autoamnistie pour les responsables militaires et policiers responsables de violations massives des droits humains, tandis que la grande majorité des membres des groupes armés échappaient également à la justice. La longue lutte des familles de disparus, réclamant « vérité et justice », s’est heurtée jusqu’à ce jour à l’indifférence du pouvoir et de la communauté internationale. Tandis que certaines associations de victimes prônaient en 2007 une forme très restreinte de justice transitionnelle inspirée du modèle marocain de l’Instance Équité et Réconciliation, exonérant les responsables des crimes de toute poursuite.