« Mes filles ont autre chose à faire que m'aider » : le travail de maintien à domicile des personnes âgées appartenant aux classes populaires

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2020

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Thibault Rabain, « « Mes filles ont autre chose à faire que m'aider » : le travail de maintien à domicile des personnes âgées appartenant aux classes populaires », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.p4fjv8


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Le souhait de la plupart des ainé·e·s de vivre dans un logement ordinaire, malgré de très lourdes difficultés parfois, est partagé par l’ensemble des populations des différentes classes sociales, y compris par les plus défavorisées, qui disposent pourtant à la fois de faibles ressources matérielles et de logements peu confortables et mal adaptés à leurs déficiences fonctionnelles. Certaines personnes âgées vivent ainsi des situations ambivalentes entre un souhait de conserver leur logement et une difficulté – voire une incapacité complète ou partielle - à survivre à domicile. Car vieillir chez soi a un coût : cette situation suppose des vieilles personnes qu'elles puissent fournir (ou substituer à autrui) le travail nécessaire à la reproduction de la vie en son sein. Ce constat invite à interroger les modalités de production et de division de l’ensemble des tâches qui permettent à une personne âgée de continuer à vivre dans son propre logement, particulièrement au sein des groupes subalternes. Il s’agira donc ici de se demander comment - selon quels principes, dans quelles conditions et avec quelles compétences - les vieilles personnes appartenant aux classes populaires produisent et font faire par d’autres le travail qui leur permet de se maintenir à domicile. Ainsi, après avoir exposé le cadre théorique de cette recherche, ce mémoire soulignera d’abord le primat de l’autosuffisance domestique grâce à une attention aux arbitrages réalisés par les vieilles personnes entre les différentes formes de d’organisation du travail de maintien à domicile et leurs effets sociaux. Ce que nous nommons le « travail de maintien à domicile » est en effet à l’articulation de plusieurs cadres matériels et normatifs du travail puisque les vieilles personnes peuvent, selon les cas, effectuer elles-mêmes ces tâches, ou les faire-faire par des proches, ou bien encore s’adresser pour cela à des prestataires de service extérieur.e.s au cercle familial. Le propos portera ensuite sur les modalités de maintien d’une autosuffisance, par l’acceptation de conditions de vie et de travail perçues par les vieilles personnes elles-mêmes comme difficiles. Nous comprendrons cette lutte des personnes rencontrées pour conserver une autosuffisance comme ce qui leur permet de sauvegarder leur autonomie et conserver leurs droits sur leur domicile qui, bien souvent, est perçu comme un refuge face aux cadres normatifs de la domination sociale tant en ce qu’il permet l’affirmation de soi et qu’une distance à l’égard des autres groupes sociaux.

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