2013
Ce document est lié à :
VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 13 no. 3 (2013)
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2014
Béatrice Quenault, « Du double affrontement ontologique/axiologique autour de la résilience aux risques de catastrophe : les spécificités de l’approche française », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.pc8yo7
L’engouement croissant autour de la résilience dans les sociétés urbanisées peut s’interpréter comme le signe d’une impuissance assumée face à un certain nombre de risques, climatiques notamment, dont la réduction serait désormais jugée inaccessible. Toutefois, derrière la quête implicite de la « catastrophe acceptable » que sous-tend la mise en avant du concept de résilience se profile une double occasion d’affrontement, « ontologique » (à caractère épistémologique) entre deux visions opposées de la résilience, et « axiologique » (de nature politique) entre deux approches de la gestion des risques en vue de prévenir les catastrophes. Face à ce constat, cet article s’attache au travers des spécificités de l’approche française des politiques publiques en matière de gestion des risques de catastrophe d’origine climatique en milieu urbain à souligner l’opposition entre, d’une part, la vision dominante focalisée sur la résilience réactive de court terme, et, d’autre part, celle systémique plus marginalement répandue mettant l’accent sur la résilience proactive de long terme. Alors que la première participe d’une simple instrumentalisation de la résilience dans la gestion des risques et la planification urbaine en continuité avec le « business as usual » pour rendre acceptable ce qui a priori ne l’est pas, la seconde participe au contraire d’une revendication de rénovation politique profonde destinée à rendre effective la transition soutenable des systèmes urbains.