James Joyce et l’homme du commun

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2016

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Jean-Marie Schaeffer, « James Joyce et l’homme du commun », Communications, ID : 10670/1.pcn6z5


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Joyce se distingue de la plupart des autres grands romanciers modernistes parce qu’il est convaincu que l’histoire n’est pas une dimension essentielle de l’humanité. Les mondes fictionnels joyciens dissolvent l’histoire dans le temps de la quotidienneté, donc dans la temporalité de la vie vécue des individus. Il n’est pas davantage le porte-voix de la thèse de l’absolu littéraire et, plus généralement, de l’absolu artistique : l’enthousiasme juvénile pour la religion de l’art n’est plus endossé par l’auteur d’ Ulysse. Plutôt, son indifférence à la grande Histoire est fondée sur la conviction que la seule unité de mesure temporelle qui convienne aux humains est celle de la vie individuelle de chacun d’entre eux. Pour s’ouvrir à la beauté des choses, il faut accepter le caractère inévitablement contingent et ouvert de la vie. Finnegans Wake représente l’apogée de cette égalisation radicale, réduisant à une même perplexité le lecteur cultivé ou ignorant, et l’auteur lui-même, face au foisonnement d’une œuvre au plus près de la contingence.

Joyce differs from most of the great modernist novelists in that he is convinced that history is not an essential dimension of humanity. Joyce’s fictional worlds dissolve history into everyday time, the time of individuals’ lived lives. Nor is he a standard-bearer for the literary absolute or of the artistic absolute in general : the youthful enthusiasm for the religion of art is no longer endorsed by the author of Ulysses. Rather, his indifference to grand History is based on the conviction that the only measure of time suited to human beings is the individual life of each of them. To open up to the beauty of things, one must accept the inevitably contingent and open nature of life. Finnegan’s Wake represents the epitome of this radical equalization, reducing to equal perplexity the cultured or ignorant reader, and even the author himself, faced with the proliferation of a work adhering rigorously to contingency.

Resumen Joyce se distingue de la mayoría de los otros escritores modernistas por estar convencido de que la historia no es una dimensión esencial de la humanidad. Los mundos ficcionales joyceistas disuelven la historia en el tiempo de la cotidianidad, en la temporalidad de la vida vivida por los individuos. No es el portavoz de la tesis del absoluto literario y más generalmente del absoluto artístico : el entusiasmo juvenil por la religión del arte no recibe la aprobación del autor de Ulises. Mejor dicho, la indiferencia a la gran Historia está fundada sobre la convicción de que la única unidad de medida temporal que conviene a los humanos es la vida individual de cada uno. Para abrirse a la belleza de las cosas es necesario aceptar el carácter inevitablemente contingente y abierto de la vida. Finnegans Wake representa el apogeo de esa igualación radical, reduciendo a una misma perplejidad al lector cultivado o ignorante y al propio autor, frente a la expansión de una obra más cercana a la contingencia.

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