23 août 2016
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Édouard Jonnet, « La stratégie navale de l'Union européenne en mer Méditerranée », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.pdq12e
La mer Méditerranée est un espace stratégique ancien, où s'entremêlent de nombreux intérêts politiques, économiques, énergétiques et sécuritaires. L'étroitesse du théâtre et la diversité des acteurs, marqués par leurs civilisations respectives, rendent sa compréhension particulièrement difficile. Dans ce cadre, une stratégie navale est un outil pertinent pour un acteur des relations internationales. Les conflits en cours en Libye et en Syrie sont les principaux points d'inquiétude pour la communauté internationale, en particulier pour l'Union européenne. Celle-ci, de par sa nature méditerranéenne, se doit de défendre ses intérêts politiques dans la région. Or, l'UE éprouve des difficultés pour définir les enjeux sécuritaires qui la concernent, et donc pour bâtir une stratégie navale qui mettrait en œuvre sa politique. En outre, le fonctionnement complexe de la PSDC ne facilite pas les engagements concrets. Le bilan des missions de défense de l'UE en Méditerranée est donc maigre. Pourtant, l'UE s'est dotée d'une stratégie globale en 2016 et d'une stratégie maritime en 2014. Bien que le plan d'actions associé comporte quelques éléments de stratégie navale, la mise en place de structures de réflexion et de commandement dédiées est indispensable. Par ailleurs, les possibilités offertes par les traités ne sont pas exploitées pleinement. Parmi celles-ci, seuls quelques cadres concrets sont réellement envisageables, en particulier les missions menées par l'Union, sans les moyens de l'OTAN, mais avec une nation-cadre. In fine, la perspective d'une planification stratégique est indispensable, et reste réalisable, à condition de simplifier significativement les procédures de la PSDC. À titre d'exemple, la planification de l'opération EUNAVFOR/Med Sophia aurait pu être plus rapide. Désormais, il s'agit de compléter l'ébauche de stratégie navale de l'UE, et de la décliner concrètement. Sophia est un moyen essentiel de cette stratégie qui doit évoluer, afin de faire face réellement, enfin, aux enjeux sécuritaires qui menacent l'UE.