2006
Cairn
René Kaës, « L'affect et les identifications affectives dans les groupes », Champ psychosomatique, ID : 10670/1.pid1bt
La question de l’affect et de sa transmission, généalogique et synchronique, n’a guère fait l’objet de recherches dans l’approche psychanalytique du lien intersubjectif. La clinique des groupes conduits selon un dispositif psychanalytique montre comment les identifications par l’affect ont une fonction organisatrice des liens intersubjectifs et des liaisons de pensée, à la condition que soit assuré par les analystes et par le processus associatif groupal un travail de contenance, de liaison et de transformation des affects. Au contraire, lorsque l’excès ou le défaut d’affects prévalent, la confusion et la violence s’installent là où le travail du préconscient est empêché, là où les identifications affectives amplifient l’incapacité de penser. Un autre exemple clinique montre comment le psychodrame psychanalytique de groupe mobilise l’affect dans la rencontre du fantasme et de la réalité dans la scène du jeu avec un autre. Lorsque l’affect est entendu comme appel de sens, comme liaison de pensée et comme expérience intersubjective, le psychodrame s’avère un dispositif adéquat pour travailler certaines expériences traumatiques.