2009
Cairn
Jeremy Rich, « Savage Frenchmen: Masculinity and the Timber Industry in Colonial Gabon, ca. 1920-1960 », Afrique & histoire, ID : 10670/1.prs5lo
Entre 1920 et 1960, les forestiers français au Gabon étaient très renommés à cause de leur façon impétueuse de vivre et leur soi-disante haine des manières bourgeoises. Des écrivains colons et des visiteurs de la colonie célébraient la conduite rude et la vie aventureuse de forestier. Les forestiers blancs se présentaient comme les meilleurs amis des Gabonais, surtout en comparaison de l’administration française. Ce mythe du Français primitif au Gabon devenait populaire durant les années vingt, et le Gabon était un sanctuaire des fantaisies d’une autorité masculine et indiscutable après la Première Guerre mondiale. L’attrait des forestiers est devenu plus fort après la Deuxième Guerre mondiale et les guerres anti-colonialistes durant les années cinquante. Bien qu’on louait les forestiers pour leur individualité et leur affection pour les Gabonais, en réalité ils comptaient sur l’administration française et la technologie pour que durent leur succès et leur pouvoir de commandement sur les ouvriers gabonais. Néanmoins, les fantaisies des forestiers blancs ont été employées par les forestiers, des ethnologues, et des dirigeants politiques gabonais comme les preuves d’une relation heureuse et amicale entre la France et le Gabon des années cinquante jusqu’à aujourd’hui.