Déplacés de guerre et dynamiques territoriales postconflit au Mozambique

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2015

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Jeanne Vivet, « Déplacés de guerre et dynamiques territoriales postconflit au Mozambique », Hérodote, ID : 10670/1.pyzelg


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Cet article analyse à plusieurs échelles des dynamiques territoriales postconflit liées à l’urbanisation accélérée du Mozambique et de sa capitale, Maputo, pendant la guerre civile (1976-1992) qui opposait la Renamo (Résistance nationale du Mozambique) au Frelimo (Front de libération du Mozambique). Les mobilités forcées transforment et recomposent les liens des hommes à leur territoire d’origine et à leur territoire de refuge et génèrent des dynamiques territoriales spécifiques. Des centaines de milliers de déplacés se sont installés dans ces villes « refuges », y construisant des maisons en matériaux précaires. Leur présence en ville a alors été tolérée, mais considérée comme temporaire. Malgré le souhait des autorités et de la communauté internationale que ces déplacés reviennent dans leurs zones d’origine, la majorité de ceux qui avaient trouvé refuge à Maputo s’y est installée durablement, produisant de nouveaux territoires dans des espaces délaissés de Maputo (zones inconstructibles ou inondables, décharges, etc.). Depuis la fin de la guerre, la libéralisation économique et l’ouverture aux capitaux étrangers, Maputo concentre les investissements étrangers dans un contexte de forte croissance économique. Les terrains urbanisés pendant la guerre, situés à proximité du bord de mer, sont devenus très attractifs pour les promoteurs immobiliers qui souhaitent développer de nouveaux quartiers à destination des élites. Les anciens déplacés redeviennent alors, dans ce nouveau contexte, des populations indésirables et se retrouvent relégués en périphérie.

This paper analyzes at different scales territorial post-conflict dynamics related to accelerated urbanization that occurred during the civil war (1976-1992) in Mozambique and especially in Maputo, the capital city. Forced migrations transform and recompose men’s links to their homeland and their land of refuge and thus generate specific territorial dynamics. Hundreds of thousands of displaced people settled in these “refuge” cities to build their houses in precarious materials. Their presence in the city was then tolerated but considered as temporary. Despite the will of the local authorities and the international community that displaced people return to their area of origin, the majority of the IDP settled in Maputo stay permanently and produced new urban territories in neglected areas of Maputo (non-constructible areas, floodplain, landfills, etc.). Since the end of the war and the economic liberalization, Maputo concentrates foreign investments in a context of strong economic growth. The urbanized lands during the war, located near the sea, have become very attractive to developers who wish to develop new neighborhoods to the elites. The displaced people have to move again to the periphery of the city and have become again undesirable populations in this new context.

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