La guillotine dans le Maine-et-Loire : un instrument de la justice d’exception (1792-1795)

Résumé Fr En

Cet article vise à étudier la guillotine dans le Maine-et-Loire pendant la période révolutionnaire (1792-1794). Il vise à rappeler les étapes de l’adoption, de la construction puis de la diffusion de la guillotine dans le Maine-et-Loire pour montrer que cela ne fut, ni une évidence, ni une chose aisée. En cela, le Maine-et-Loire est un bon exemple des enjeux multiples qui se sont développés autour de la machine à décapiter. Par ailleurs, étudier la guillotine permet d’interroger la répression alors à l’œuvre et de l’articuler au processus d’identification des responsables de la rébellion dans l’Ouest. Utilisée en parallèle de la fusillade, la guillotine construit la figure de l’ennemi à abattre et identifie les groupes sociaux considérés comme responsables de l’insurrection dans l’Ouest. Étudier la guillotine en Maine-et-Loire, dans un contexte de déploiement d’une justice d’exception, c’est donc aussi tenter de comprendre la perception sociale qu’ont les acteurs de la répression de leurs adversaires.

This article deals with the study of the guillotine in Maine-et-Loire during the French Revolution. The aim of this study is to recall the stages of the adoption, construction and spread of the guillotine in Maine-et-Loire, and to show that it was neither an obvious nor an easy thing to do. In that, Maine-et-Loire provides a good example of the multiple stakes involved in the beheading machine. Moreover, studying the guillotine is a way to question the repression in this area and to link it to the process of identifying those responsible for the rebellion in Vendée. Used conjointly with the execution by shooting, the guillotine participates in constructing the figure of the enemy and helps identifies the groups considered to be responsible for the insurrection. Studying the guillotine in Maine-et-Loire, in a context of deployment of exceptional justice, is therefore also an attempt to understand the social perception that the actors have of the repression of their opponents.