Les troubles psychomoteurs aujourd'hui : entre Ajuriaguerra et la théorie des systèmes dynamiques

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2013

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troubles neurodéveloppementaux signes neurologiques doux systèmes complexes neurodevelopmental disorder soft neurological sign complex system


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Jean-Michel Albaret, « Les troubles psychomoteurs aujourd'hui : entre Ajuriaguerra et la théorie des systèmes dynamiques », Développements, ID : 10670/1.q8qgwt


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Lorsque de Ajuriaguerra et Soubiran (1959) définissent les troubles psychomoteurs comme « oscillant entre le neurologique et le psychiatrique », ils fournissent tout à la fois un cadre général de réflexion et une mise en garde contre une attitude réductionniste qui guette cette symptomatologie exigeante pour le clinicien. Les troubles psychomoteurs chez l’enfant s’organisent en effet à partir de composantes sémiologiques de natures diverses : perceptive, cognitive, motrice, affective et relationnelle. Le trépied symptomatologique, comme l’appelle Corraze (1999, 2010), précise les caractères constitutifs de ces troubles : 1) ce sont des troubles perceptivo-moteurs qui affectent les différentes fonctions d’exploration, d’action et de communication ainsi que les intégrations émotionnelles ; 2) ils se manifestent par des signes neurologiques doux qui signent l’existence d’un dysfonctionnement cérébral a minima ; 3) ils sont associés à un complexe psychopathologique. La pluralité étiologique exige alors, comme le pressentait Ajuriaguerra, une analyse des différentes dimensions : biologique, écologique et téléologique ou intentionnelle. Les théories des systèmes dynamiques et de l’auto-organisation considèrent la motricité comme une propriété émergente du système perceptivo-moteur, soit la résultante des interactions entre les composantes du système neuro-musculo-squelettique et les contraintes globales (environnementales, cognitives et psychiques) qui s’exercent sur ces dernières. Le trouble psychomoteur est alors vu comme la « solution » dont l’individu dispose dans la relation avec les milieux physiques et sociaux lorsqu’il est confronté à une tâche ou une situation nécessitant la mise en place de mécanismes d’adaptation. Ces théories fournissent l’occasion de dépoussiérer un héritage qui fait la part belle à une vision « globale » de l’individu en évitant les réductionnismes à l’une ou l’autre de ses dimensions constitutives : neurologique, psychologique ou psychiatrique, sociale.

When de Ajuriaguerra and Soubiran (1959) define psychomotor disorders as “oscillating between neurology and psychiatry” they provide both an overall frame of reflection and a word of caution against reductionism which besieges the clinician. Psychomotor disorders in children are composed of different semiological components of a variety of natures: perceptual, cognitive, motor, emotional and relational. The semiological tripod, as Corraze (1999, 2010) names it, specifies the essential traits of these disorders: 1) they are perceptual-motor disorders affecting the exploration, action and communication functions as well as emotional integration ; 2) they occur in the form of soft neurological signs which reflect a minimal brain dysfunction ; 3) they are associated with a psychopathological complex. The etiological plurality requires, as Ajuriaguerra expected, an analysis of different dimensions: biological, ecological and teleological or intentional.Dynamic systems and self-organization theories consider motricity as an emergent property of the perceptual-motor system, that is the result of interactions between components of the neuro-musculoskeletal system and global constraints (environmental, cognitive and psychological) on these components. The psychomotor disorder is seen as a solution used by the subject in his interaction with both physical and social environments when he faces a task or situation requiring the use of coping mechanisms. These theories provide the opportunity to resurrect a heritage that puts the emphasis on a holistic view of the individual patient while avoiding neurological, psychological, psychiatric or social reductionisms.

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