Les leçons de l’incorporation de l’expertise hydrogéomorphologique dans la doctrine française de prévention des risques d’inondation

Fiche du document

Auteur
Date

2014

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 14 no. 2 (2014)

Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal et Éditions en environnement VertigO, 2014




Citer ce document

David Goutx, « Les leçons de l’incorporation de l’expertise hydrogéomorphologique dans la doctrine française de prévention des risques d’inondation », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.qaacab


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Quoique les principes généraux de la politique de prévention des risques d’inondations en France paraissent faire l’objet d’un large consensus, la performance des dispositifs mis en oeuvre est souvent décevante. Nous formulons l’hypothèse que cette inefficacité opérationnelle s’explique en partie par l’existence, au sein d’une politique de prévention des risques d’inondations apparemment robuste et incontestée, d’espaces irréductibles de controverses conceptuelles refoulées. Tout discours innovant doit s’accompagner d’une expertise assez solide pour légitimer sa compatibilité avec la doctrine existante, tout en donnant des gages de compatibilité technique avec elle. L’analyse du cas de l’hydrogéomorphologie montre le succès d’une stratégie pour incorporer une expertise technique naturaliste dans un corps de doctrine solidement ancré dans une culture épistémique d’ingénierie, mais au prix d’une inhibition de potentiels développements théoriques qui auraient pu, par effet de dialectique, faire progresser la théorie de la prévention des risques naturels en France. Paradoxalement, les conditions favorables à l’émergence de l’hydrogéomorphologie ne sont plus réunies malgré l’intensification des réflexions liées à la mise en oeuvre de la directive européenne 2007/60/CE sur l’évaluation et la gestion des risques d’inondations.

Although the general principles of the flood prevention policy in France seem to be broadly accepted, the performance of the systems in place is often disappointing. We put forward the hypothesis that this operational inefficiency is partially explained by the presence, amidst a robust and uncontested flood prevention policy, of unmovable areas of potential conceptual debates unconsciously hidden. Any innovative idea must be buttressed by a broad enough expertise to validate its compatibility with the existing doctrine whilst assuring technical compatibility with it. The analyse of what happened in the case of hydrogeomorphology, shows the success of a strategy used to facilitate the incorporation of a naturalist technical method into a body of doctrine solidly anchored in an culture of science and engineering but also inhibiting any potential theoretical developments which could have, trough discourse, given impetus to the development of the theoretical aspects of natural disaster prevention in France. Paradoxically, the felicitous conditions at the emergence of hydrogeomorphology are not present anymore despite the increased volume of reflexion generated by the application of the Directive 2007/60/EC of the European Parliament and of the Council of 23 October 2007 on the assessment and management of flood risks.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en