25 novembre 2016
Open Access , http://purl.org/eprint/accessRights/OpenAccess
Nicolas Befort, « Pour une mésoéconomie de l'émergence de la bioéconomie : représentations, patrimoines productifs collectifs et stratégies d'acteurs dans la régulation d'une chimie doublement verte », Theses.fr, ID : 10670/1.qaq0kp
Cette thèse analyse, à partir d’une démarche mésoéconomique régulationniste et évolutionniste, l’émergence d’un espace économique. Les acteurs l’ont baptisé « bioéconomie », à partir d’interprétations divergentes du terme. Cet espace se différencie des façons traditionnelles de se représenter la division du travail en secteurs (la chimie, l’agriculture, l’énergie). Les acteurs qui cherchent à constituer cet espace les recomposent dans un champ original et spécifique. Ce champ est fondé sur l’usage de ressources renouvelables végétales, animales et algales. Les acteurs constituant le champ se proposent d’être une « industrie des industries ». Ils fourniraient, non pas des produits finaux, mais des produits intermédiaires, agro-alimentaires ou destinés à la chimie, aux matériaux et à l’énergie. Ce champ ne comprend pas par exemple le photovoltaïque. La bioéconomie recompose les relations entre agriculture et chimie, en (re)faisant de la première un fournisseur de la seconde. Nous mobilisons la notion de régimes de production de connaissances et d’activités économiques pour décrire la diversité des promesses technologiques faites par les acteurs. Nous montrons alors que la bioéconomie ne peut se réduire à la « révolution biotechnologique ». Trois grandes visions de la bioéconomie se confrontent. A un niveau plus fin, on présente trois cas de cette diversité. Les acteurs portent une « économie des promesses » à partir de leurs patrimoines productifs collectifs respectifs qu’ils cherchent à reproduire et projeter dans le futur. Cela donne lieu, de leur part, à un travail de problématisation de l’espace de la bioéconomie, qui détermine leur allocation de ressources.