2021
Cairn
Danielle Quéruel, « La revue des états du monde : permanence et variation d’un motif de la Danse macabre dans la littérature française médiévale », Le Moyen Age, ID : 10670/1.qavrz3
La rencontre entre les vivants et la Mort qui structure les danses macabres à partir de 1424–1425 apparaît bien avant le xve siècle dans les écrits des clercs, puis dans des textes diffusés auprès d’un vaste public. La personnification de la Mort, la présentation égalitaire de l’humanité, le sentiment du macabre, la mise en place de la revue des états du monde s’imposent de façon obsédante dans toute la littérature religieuse et profane de la fin du Moyen Âge et ont contribué à l’invention des danses macabres. Leur multiplication et leur succès ont joué sans aucun doute un rôle de premier plan dans la prise de conscience des hommes devant la Mort et les peurs qu’elle suscite. Les danses macabres ont ainsi contribué à l’éclosion d’une nouvelle littérature consacrée à la mort, celle des dits, des plaintes funèbres, des artes moriendi et des romans allégoriques, qui tous reprennent la vision de la revue des états du monde.