2017
Cairn
Béatrice Giblin, « Éditorial », Hérodote, ID : 10670/1.qbfky2
Jamais les menaces sur l’Union européenne (UE) n’ont été aussi nombreuses. Depuis 2005, année de la non-ratification de la « Constitution » de l’UE par les Français, les Irlandais et les Néerlandais, la méfiance envers l’UE n’a fait que croître. Le Brexit en a été le signe le plus évident : jamais le scénario de la sortie d’un État membre n’avait été sérieusement envisagé.Deux facteurs majeurs alimentent la méfiance envers l’UE : une situation économique atone depuis la crise de 2008, contrecoup de la crise américaine des subprimes qui a provoqué en Europe une récession brutale aux conséquences désastreuses pour les pays économiquement les plus fragiles – et rendue encore plus difficilement supportable par la rigueur économique imposée principalement par l’Allemagne ; un sentiment d’insécurité né d’une crise des migrants et réfugiés à l’ampleur imprévue et qu’ont encore aggravé les attentats terroristes, la liberté de circulation dans l’espace Schengen apparaissant comme un risque supplémentaire. Le projet audacieux de l’UE ne fait plus rêver mais inquiète.