Karima Dirèche directrice de recherche au CNRS, spécialisée dans l'histoire contemporaine du Maghreb, revient sur son parcours professionnel et ses axes de recherche

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18 avril 2017

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enquête témoignage thématique historien chercheur(e) parcours d'historien carrière professionnelle études scolaires DEA thèse d'Etat thèse de doctorat Capes agrégation enseignant(e) du secondaire Zone d'éducation prioritaire directeur(trice) de recherche réseau professionnel interaction entre scientifiques histoire familiale tamazight écriture publication scientifique histoire contemporaine histoire sociale histoire coloniale histoire post-coloniale identité culturelle identité linguistique identité religieuse minorité mission missionnaire judaïsme historiographie enquête orale approche interdisciplinaire migration maghrébine migration communauté comorienne colonisation encadrement de la recherche Guyon, Jean Février, Paul-Albert Camps, Gabriel Cousin, Bernard Chastagnaret, Gérard Raymond, André (1925-2011) Étienne, Bruno (1937-2009) Chaker, Salem Temime, Emile (1926-2008) Le Houerou, Fabienne Guillon, Jean-Marie Abécassis, Frédéric Azoulay, André Colonna, Fanny Crivello, Maryline Dakhlia, Jocelyne Vermeren, Pierre Lagrou, Pieter Djerbal, Daho Abdelfettah Lalmi, Nedjma Collège Anatole France (Marseille) Lycée Descartes (Alger) Observatoire du religieux (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) Aix-Marseille Université Lycée Marcel Pagnol (Marseille) TELEMME IREMAM Centre Jacques Berque pour les études en sciences humaines et sociales (Rabat) Institut de sciences politiques de Rabat (Université Internationale de Rabat) Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (Tunis) Institut universitaire de la recherche scientifique (Rabat) Institut d’Études Avancées de Nantes 1900-1999 1800-1899 colonisation de l'Algérie Algérie post-coloniale années 1990 années 2000


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Karima Direche et al., « Karima Dirèche directrice de recherche au CNRS, spécialisée dans l'histoire contemporaine du Maghreb, revient sur son parcours professionnel et ses axes de recherche », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.qdil7k


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Karima Dirèche raconte dans cet entretien qu’elle est née en Algérie dans une famille kabyle modeste. A Alger, sa mère institutrice choisit d’inscrire ses filles au lycée français plutôt que dans le système scolaire algérien. La jeune fille grandit dans un milieu trilingue, où l’on parle aussi bien le français, le berbère, que l’arabe. A 15 ans, avec ses sœurs et sa mère, elle s’installe à Marseille. Après un baccalauréat littéraire, elle hésite entre plusieurs filières. Mais, c’est sans doute le sentiment qu’elle a depuis l’enfance d’appartenir à un emboîtement temporel qui l’oriente vers un double DEUG d’histoire et de philosophie. De ses années universitaires, la chercheure raconte qu’elle fût plus enthousiasmée par l’enseignement de l’histoire ancienne que contemporaine, vers laquelle elle s’orientera pourtant. Tout en travaillant dans l’enseignement secondaire, elle poursuit son cursus en histoire à l’Université de Provence avec une licence, une maîtrise puis un diplôme d’études approfondies. Dès la maîtrise, elle oriente ses recherches vers le Maghreb, sur l’évangélisation en Afrique par la congrégation des sœurs blanches. Pour son DEA, elle continue sur ces problématiques et suit le nouveau double cursus proposé en sciences politiques et civilisation, concomitant à l’ouverture de l’Observatoire du Religieux à Aix-en-Provence. Elle obtient ensuite une allocation de recherche pour faire son doctorat, et s’intéresse à la question de l’émigration kabyle en France, bénéficiant à l’occasion d’une double direction du linguiste berbère, Salem Chaker et de l’historien spécialiste des migrations, Emile Témime. Elle soutient sa thèse en 1992 puis passe les concours, le Capes d’histoire géographie puis l’agrégation d’histoire. Alors qu’elle va enseigner dans les collèges et lycées dans les quartiers nord de Marseille durant 15 ans, elle continue la recherche. Elle analyse d’autres formes de migrations et publie avec Fabienne Le Houerrou, historienne et cinéaste à l’Iremam, un livre sur l’émigration comorienne. En 2005, après plusieurs tentatives, elle obtient enfin un poste de chercheur au CNRS et intègre le laboratoire Temps, Espaces, Langages, Europe Méridionale, Méditerranée (TELEMME), à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix-en-Provence. A la suite, elle part travailler 5 ans au Maroc, d’abord au centre Jacques Berque, puis à Sciences Po à Rabat, comme directrice des études. Elle monte avec Frédéric Abécassis, un confrère du Laboratoire de Recherche Histoire en Rhône-Alpes (LARHRA), un colloque suscitant sur place de vifs débats, autour de la migration des juifs et musulmans au Maghreb, et qui fera ensuite l’objet d’un ouvrage commun : La bienvenue et l’adieu. Par ailleurs, elle prépare son habilitation à diriger des recherches, et confie dans l’entretien, avoir abordé avec beaucoup de prudence l’ego-histoire. Elle reconnaît certes l’utilité d’une démarche introspective chez l’historien, puisqu’elle a elle-même mis à jour des dynamiques sous-jacentes qui motivaient ses axes de recherches. Mais selon l’historienne, cet exercice, dans un cadre académique inciterait les chercheurs à trouver sur l’ensemble des travaux scientifiques une cohérence parfois artificielle, à l’instar d’un montage cinématographique. Elle préfère donc se pencher davantage sur l’écriture de l’ouvrage inédit, une critique historiographique du récit national en Algérie. Après avoir proposé son dossier à l’EHESS, c’est finalement à l’université d’Aix-en-Provence auprès de Jean-Marie Guillon, comme référent, qu’elle présente en 2012 son HDR, sous le titre : Ecrire l’histoire et fabriquer du sens, enjeu mémoriel et affirmation identitaire dans l’Algérie post-indépendante, depuis 1962. Depuis 2013, elle est directrice de l’Institut de Recherche du Maghreb Contemporain (IRMC) à Tunis, et se plaît à l’organisation de la recherche et aux montages institutionnels des partenariats. Elle évoque à travers l’interdisciplinarité, la mutualisation des compétences, et défend une histoire contemporaine ouverte à la politique, l’anthropologie, l’économie, mais aussi à la sociologie des médias ou l’écologie. Si elle a été assez isolée durant ses études, elle a depuis élargi son réseau, et participe aujourd’hui à plusieurs conseils administratifs ou scientifiques, comme par exemple à l’Institut d’Études Avancées de Nantes. Elle explique avoir toujours été poussée par une curiosité intellectuelle, et parfois une intuition vers des sujets en marge, peu traités, car souvent considérés par ces collègues comme des épiphénomènes. Désormais, elle apporte à son tour un soutien à des projets de recherche, notamment pour des sujets sensibles, comme l’homosexualité au Maghreb, et suit actuellement des thèses sur les questions berbères, de genre, ou d’intimité et de violence politique au Maghreb. A la question finale de l’entretien d’exercer un tout autre métier, l’historienne répond que, jurée aux assises il y a quelques années, elle regrette de ne pas avoir fait de droit, filière qu’elle avait d’ailleurs envisagée après le lycée.

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