Dieux-matière (vivante) sans cesse reconfigurée : les fétiches en pays mandingue (Afrique de l’Ouest)

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2021

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Agnieszka Kedzierska Manzon, « Dieux-matière (vivante) sans cesse reconfigurée : les fétiches en pays mandingue (Afrique de l’Ouest) », Cahiers d'anthropologie sociale, ID : 10670/1.qe45ya


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Le débat concernant la capacité d’action – et, par conséquent, le statut ontologique – de nombreux artefacts matériels anime l’anthropologie depuis bientôt deux décennies, tout comme les polémiques autour de la notion de fétiche. L’article ambitionne de mieux saisir cette dernière notion, en partant des données ethnographiques mandingues exploitées dans une perspective comparatiste. Il montre que les dieux-fétiches africains sont conceptualisés par « leurs humains » comme des dieux-plantes qu’on cultive, qui se reproduisent sur le modèle de bouturage et dont l’apparence s’apparente au végétal. Les vocables qui leur servent d’appellations génériques dans les langues africaines renvoient pourtant non à des règnes ou des classes du vivant, conçus comme opposé à l’inorganique, mais à une catégorie qui regroupe des matériaux jugés forts et agissants qui affectent plusieurs registres sensoriels. Le retour critique sur quelques notions-clés permet de mieux saisir les fétiches en tant que dieux-matière (vivante) sans cesse reconfigurés que leur nature organique et informe rend divins.

The question of the agency and, consequently, the ontological status of ritual artefacts has stirred debates in anthropology for almost two decades, as have discussions on the notion of festish. The article aims to better grasp the latter notion through the analysis of Mande ethnographic data in a comparative perspective. It shows that fetishes are conceptualized by « their humans » as gods-plants that are cultivated, and reproduce on the model of cuttings and whose appearance is similar to that of plants. However, the generic names used for them in Mande and many other African languages do not designate the reigns of nature or the botanical classes, but rather point to a category of matter conceived as acting and affecting several sensory registers. The critical return on this last category allows us to better grasp fetishes as (living) matter-gods, organic and active, shapeless and in constant formation, for this very reasons perceived as divine.

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