Archives et histoire : dépasser les tournants

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2020

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Olivier Poncet, « Archives et histoire : dépasser les tournants », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.qfug5x


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Les publications et les programmes de recherche qui portent sur l’histoire des archives, de leurs acteurs, de leurs méthodes et de leur signification sociale, politique et culturelle se sont beaucoup multipliés ces dernières années. Ces préoccupations posent à nouveau la question de la pertinence du couple formé par les archives et l’histoire depuis au moins l’époque moderne. Deux mouvements, qualifiés de « tournants » semblent en réalité se développer sans toujours se rencontrer : le « tournant archivistique », qui serait plutôt le fait du monde des archivistes (et des anthropologues), et le « tournant documentaire » des chercheurs historiens qui ne considèrent plus seulement les pièces et les fonds d’archives comme des matériaux, mais comme des objets historiques à part entière, producteurs de sens social, politique ou culturel. L’archivistique, entendue au sens très large, revendique parfois une rupture avec la science historique pour gagner une véritable reconnaissance académique dans le paysage contemporain des sciences sociales, tandis que le « tournant documentaire », essentiellement européen, porte plus volontiers sur les époques médiévales et modernes. L’analyse de la production récente développée dans ces deux directions conduit à souhaiter leur mutuelle hybridation et, plus spécialement pour les historiens, à approfondir une contextualisation et une historicisation des fondements archivistiques sur lesquels repose une partie de nos connaissances historiques.

Publications and research programs on the history of archives, their actors, their methods, and their social, political, and cultural significance have multiplied in recent years. These concerns question in new ways the relevance of the dyad formed by archives and history since at least the early modern era. Two movements, described as “turns”, seem to be developing without always converging: the “archival turn,” which appears to have emerged from the world of archivists (and anthropologists), and the “documentary turn” of historians who no longer consider documents and archives simply as materials but as historical objects in their own right, producing social, political, and cultural meaning. Archival science, understood in a very broad sense, sometimes claims a break with historical science as a way of gaining academic recognition in the contemporary social science landscape, while the essentially European “documentary turn” more readily focuses on the medieval and early modern periods. The analysis of recent research developments in these two directions nevertheless suggests that their mutual hybridization is to be desired, particularly in terms of historians deepening their contextualization and historicization of the archival foundations on which part of our historical knowledge is based.

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