La genèse du champ médical : le cas de la France (1795-1870)

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2009

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Patrice Pinell, « La genèse du champ médical : le cas de la France (1795-1870) », Revue française de sociologie, ID : 10670/1.qgrv2v


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Ce qui caractérise le champ médical au moment où, en 1795, il émerge de la reconstruction des institutions médicales et scientifiques, c’est qu’il s’agit d’un champ d’emblée différencié en trois espaces construits autour d’institutions distinctes, et produisant de la médecine clinique, de la médecine sociale et des sciences dites accessoires (à la médecine). Conséquence d’un ensemble de déterminants scientifiques et sociaux étroitement solidaires et qui renvoient aux fonctions assignées à l’hôpital dans la production du savoir, la formation des médecins et la sélection par concours d’une élite, le champ médical est dominé par les médecins hospitaliers de l’espace clinique. Cette domination est un élément de préservation de l’autonomie du champ car l’espace de la médecine sociale et celui des sciences accessoires, constitués par recoupement avec d’autres champs, se développent en construisant des savoirs et des pratiques hybrides pas spécifiquement médicaux et donc maîtrisables par d’autres groupes professionnels. Mais c’est au travers du développement de ces deux espaces dominés que la médecine étend le registre de ses pratiques, peut se prévaloir d’un rôle actif dans la prévention des maladies, le recul de la mortalité et l’avancée des connaissances sur la vie, et accroît son autorité au sein de la société.

The genesis of the medical field : the case of France, 1795-1870. What characterized the medical field in 1795 in France as it emerged from a process in which medical and scientific institutions had been reconstructed is the fact that it was immediately differentiated into three spaces constructed around distinct institutions and producing three types of activity : clinical medicine, social medicine, and sciences termed auxiliary to medicine. The medical field in France resulted from a set of interdependent scientific and social determinants that in turn were related to the role assigned to hospitals in the matter of producing knowledge, the way doctors were trained, and the selection of a medical elite through competitive examination. That field has been dominated by clinical medicine hospital doctors. Their domination was a means of preserving the field’s autonomy, because the spaces of social medicine and auxiliary science were constituted through overlap with other spaces and developed by constructing hybrid knowledge and practices that were not specifically medical and could therefore be mastered by other professional groups. However, it was actually through the development of these two dominated spaces that medicine extended the range and variety of its practices and managed to assume an active role in preventing disease, rolling back mortality and pushing forward knowledge of life, thereby increasing its authority within the society.

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