2017
Cairn
Sergiu Iosipescu, « La mer Noire et les routes du commerce européen aux XVIe-XVIIe siècles. Étude de cas : le port et le château fort de Qaraharman », Études Balkaniques, ID : 10670/1.qiq4py
Depuis une trentaine des années les recherches dans les archives, la publication des nouvelles sources et les découvertes archéologiques, ont changé l’impression d’un strict cloisonnement du basin pontique suivi par l’isolement des pays et des peuples d’alentours, d’une Europe rétrécie par l’expansion de l’Empire ottoman jusqu’en Hongrie et où les principautés de Valachie, Moldavie et Transylvanie apparaissaient comme une presqu’ile de l’Europe dans le Sud-Est du continent couvert par l’Empire ottoman.La publication du journal du voyage en mer Noire de François de Pavie de Fourquevaux s’ajoute à d’autres témoignages concernant la continuité aux xvie- xviie siècles des routes de commerce et de navigations qui reliaient l’Europe centrale et de l’Ouest, la Baltique, des terres balkaniques et de la Méditerranée orientale.Les recherches archéologiques d’une équipe conduite par l’auteur à Vadu (département de Constantza, Roumanie) ont abouti à la découverte de l’ancienne ville, port et château fort de Qaraharman, ainsi que d’un trésor en monnaies d’or et d’argent, enfoui vraisemblablement peu après 1683, au commencement de la guerre de la Sainte Ligue contre l’Empire ottoman, après la débâcle de l’armée du grand vizir au siège de Vienne. La composition diversifiée du trésor est encore une preuve de la continuité du commerce européen dans le bassin de la mer Noire.