2019
Cairn
Annie-Christiane Nsiamalembe et al., « Vieillesses urbaines et rurales au Gabon », Gérontologie et société, ID : 10670/1.qis4qz
Le Gabon connaît depuis quelques années un accroissement de la proportion de sa population âgée de 65 ans et plus. L’observation faite sur les trois terrains d’étude – l’un rural, deux urbains – met en lumière les facteurs qui viennent bouleverser le quotidien des personnes âgées puis les solidarités entre générations qui s’organisent autour d’elles. La migration des jeunes vers les grandes villes est l’une des causes de l’isolement des personnes âgées et de la réorganisation des réseaux familiaux. C’est en zone rurale que l’on trouve plus de femmes âgées veuves vulnérables. Le déficit de l’offre de soins et l’éloignement des centres sanitaires fragilisent les vieux ruraux. Néanmoins, la majorité des personnes âgées vit entourée des membres de leur famille. La cohabitation intergénérationnelle et les solidarités privées prévalent encore dans ces trois territoires. Elles sont plus fortes en zone rurale qu’en zone urbaine où elles commencent à se distendre du fait des mutations socio-économiques que connaît Libreville : éducation des jeunes, salariat des hommes et des femmes, etc. Mais cette solidarité traditionnelle ne saurait remplacer efficacement la protection sociale et sanitaire que l’État gabonais devrait offrir aux personnes âgées considérées comme « économiquement faibles ».