2018
Cairn
Christophe Gremion, « Former des enseignants pour favoriser la professionnalisation : mais selon quelle temporalité ? », Phronesis, ID : 10670/1.qm4gxc
Les formations d’adultes à visée professionnalisante s’articulent généralement autour de l’autoévaluation et de l’analyse de pratiques des personnes en formation, ceci afin de favoriser leur autonomie face à des situations inédites. Dans ce sens, une place centrale est laissée à l’expérience dans la formation et celle-ci est observée et analysée chaque fois que cela est possible. Cette orientation impose à l’institution, et aux formateurs1 qui la composent, de repenser fondamentalement l’alternance. Mais repenser l’alternance en tenant compte de l’expérience des enseignants en formation ainsi que des situations qu’ils rencontrent impose de se questionner sur les diverses temporalités entrant parfois en concurrence dans la formation. Le temps méso de l’institution n’étant pas toujours en phase avec le temps micro et très personnel de l’apprentissage, cette dysphasie peut être source de schizo-chronie, une discontinuité dont la rythmicité, cela va de soi, sera différente d’une personne en formation à l’autre. Cette recherche est ainsi l’occasion de mieux comprendre les rythmes d’apprentissage des adultes en situation d’alternance « formation en cours d’emploi » pour en tenir compte dans de futurs dispositifs pédagogiques et andragogiques. Il s'adresse ainsi aux concepteurs de formations en alternance et aux formateurs impliqués dans celles-ci. Et plus largement à tout formateur ou concepteur, même s'il n'intervient pas dans une situation dite « d’alternance » puisque l'alternance n'est pas une simple juxtaposition de lieu et/ou de temps, mais bien un processus d’explicitation et de médiatisation de la pratique professionnelle