Une commerçante de Saorge exprime son attachement au village et explique l'impact social provoqué par les mouvements de population dans la région

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26 novembre 2007

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Enquêtes d'histoires orales dans les vallées de la Roya et de la Bevera

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commanditaire : MSH de Nice et al., « Une commerçante de Saorge exprime son attachement au village et explique l'impact social provoqué par les mouvements de population dans la région », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.qmowr8


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Partageant son temps entre sa boutique (vêtements, bijoux, cadeaux) et son activité d'aide à domicile, l'informatrice explique pourquoi, elle et son compagnon, ont décidé de venir s'installer à Saorge il y a 18 ans. Après avoir vécu pendant 10 ans en Asie, le couple, désireux de fonder une famille dans un cadre de vie de qualité, est tombé amoureux du village. Se considérant comme des "néo-ruraux", le couple est heureux de vivre dans la vallée. Parfaitement intégré à la population locale, le couple apprécie particulièrement le brassage des ruraux de souche avec les néo-ruraux ou avec dŸautres groupes aux origines sociales diverses (touristes ou autres gens de passage). L'informatrice, très impliquée dans la vie sociale et culturelle du pays, constate qu'il y a une grande solidarité entre villageois (covoiturage, services rendus aux personnes âgées, système de commandes). A ses yeux, la région n'est pas du tout enclavée. Au contraire, le village est une grande famille où tout se sait. En outre, la vie culturelle dense (concerts de rock ou de punk, chorale, artistes, musiciens) de la vallée lui apporte une richesse sociale unique et l'héritage culturel (route du sel, ancienne garnison militaire, vestiges de la guerre, édifices religieux) ainsi que la nature sauvage, ont notamment attiré beaucoup de monde dans les années 1960 (les gens aspiraient à un renouveau social et culturel). De nos jours, de plus en plus de gens choisissent de s'installer dans la vallée pour des questions de qualité de vie (air sain, beauté de la nature, relations de proximité avec les voisins, activités culturelles) même si ils doivent parfois faire des concessions (lieu de travail éloigné ou travail peu gratifiant). Pour l'informatrice, vivre à Saorge est un choix et elle reconnaît que ce n'est pas une vie adaptée à tous les profils de populations. Elle évoque également les rapports avec les anciens du village, parmi lesquels certains sont encore réticents par rapport à l'arrivée de nouvelles populations, qui contribuent à son développement économique (fréquentation des écoles, petit commerce, vie culturelle et touristique). Avec le recul, l'informatrice reconnait que la vie au village avant la guerre devait être très dure et qu'elle n'aurait pas pu vivre dans les mêmes conditions que les anciens. Quant au travail, les secteurs les plus porteurs sont ceux du service à la personne, le tourisme, les activités associatives ou sportives (les métiers de l'agriculture étant peu à peu abandonnés car trop difficiles). L'informatrice apprécie particulièrement les discussions avec les anciens qui lui racontent leurs souvenirs heureux malgré les guerres (bals, conduite des troupeaux au pâturage). Les enfants du couple sont très attachés à Saorge et même si ils doivent aller étudier en ville dès le lycée, ils prennent toujours plaisir à rentrer le week-end. Bien que la route ait permis de développer la circulation et donc l'accès à la ville, l'informatrice constate que les routes autrefois vétustes, étaient plus agréables : elle n'apprécie guère les nuisances (bruits, dangers, camions) occasionnées par les projets d'urbanisation du village (construction de supermarché, développement des axes routiers). D'après elle, il serait préférable de développer un tourisme vert plutôt que le tourisme de masse. Les prix de l'immobilier ont beaucoup augmenté à cause des étrangers qui viennent acheter et le village risque de se déserter (mort du commerce de proximité, fermeture des écoles, création de ville-dortoirs). Depuis cinq ans, l'informatrice constate que le réaménagement du territoire a des impacts négatifs sur la vie du village.

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