25 juin 2014
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Éric Passavant, « Réformer les lycées français de l’extérieur », Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs, ID : 10670/1.qmqktj
Les bourses de voyage Zellidja, attribuées entre 1939 et 1972, avaient pour ambition de façonner le caractère et la personnalité de lycéens afin qu’ils forment une élite d’hommes d’action ouverts sur le monde. Elles sont alors financées par l’architecte Jean Walter, qui a joué un rôle dans les mouvements de réforme sociale du début du vingtième siècle, et organisées par l’inspecteur général Louis François, promoteur des méthodes actives dans l’enseignement secondaire. L’analyse des archives et des entretiens réalisés avec d’anciens lauréats montre que ces bourses recrutaient selon la logique de l’élitisme républicain. Pour les jeunes issus de la bourgeoisie, qui sont majoritaires, elles prolongent des dispositifs de socialisation familiale en vue de l’occupation de positions dominantes. Pour les lycéens plus modestes, elles sont vécues comme une rupture dans le cours de l’existence qui favorise une ouverture des avenirs possibles.